mercredi 9 juillet 2014

Oesophage

Oesophage


ŒSOPHAGE


Conduit musculo-membraneux faisant suite au pharynx, et se terminant au niveau de l’estomac (cardia).

·         Segment crânial du tube digestif
·         Il peut être siège de traumatismes, pathologies infectieuses, fonctionnelles, malformatives, dégénératives.


Organe unique (impair), médian et profond avec 3 segments
·         Segment cervical : région sous-hyoïdienne médiane ;
·         Segment thoracique : descend dans le médiastin postérieur ;
·         Segment abdominal : profond, dans la partie supérieure de l’abdomen.

Il fait suite au bord inférieur du cartilage cricoïde, en regard du bord inférieur de C6 ; soit en pratique à 15 cm de l’arcade dentaire inférieur : c’est la bouche oesophagienne de KILLIAN.
Globalement, il descend en arrière de la trachée, oblique en bas et à gauche
La crosse de l’aorte, en regard de T4, lui imprime une double courbure
·         Dans le plan sagittal : il suit la concavité antérieure du rachis jusqu’à T4
·         Dans la plan frontal : il est oblique en bas et à gauche, sauf au niveau de T4
Par le cardia, faisant communiquer l’oesophage et l’estomac ; marqué extérieurement par l’incisure cardiale.

1.      Configuration externe
·         En haut, aplati dans le sens antéro-postérieur (entre les déglutitions) et en bas circulaire ;
·         Longueur : 25 cm en moyenne, le segment thoracique est le plus long ;
·         Calibre variable de 2 à 3 cm avec 4 rétrécissements (cricoïde, aortique, bronchique gauche et phrénique).
Ces zones constituent le siège de blocage préférentiel des aliments, peuvent
entraîner des difficultés lors du passage d’instruments, et donner lieu plus volontiers à des lésions lors du passage d’éléments solides ou traumatisants, ou de liquides corrosifs dont l’écoulement est ralenti.
Les  zones intermédiaires apparaissent dilatées notamment l’ampoule épiphrénique  à différencier d’une hernie hiatale en pathologie
·         Rose pâle avec des plis longitudinaux, la muqueuse oesophagienne est un solide appui fondamental pour les anastomoses.
·         En regard du cardia : la valvule cardio-œsophagienne
·         La ligne « Z » : jonction entre les muqueuses oesophagienne et gastrique

La paroi oesophagienne est souple et épaisse de 3 mm avec 3 tuniques de dedans en dehors 
·         Interne ou muqueuse, de type malpighien non kératinisé pluristratifié ;
·         Moyenne ou sous-muqueuse, mince ;
·         Externe ou musculaire, avec 2 couches de fibres lisses        
une profonde, circulaire ou oblique
et une couche superficielle longitudinale
Seul l’œsophage abdominal est recouvert d’une séreuse (péritoine viscéral) sur sa face antérieure.
En pathologie, les pertes de substances sont définies par la profondeur de l’atteinte de la paroi. L’érosion est une perte de substance de l’épithélium de surface, l’ulcération une perte de substance limitée à la muqueuse ou la sous-muqueuse, l’ulcère une perte de substance atteignant la musculeuse.

E.      Fixité
·         Aux extrémités, il est fixé par sa continuité avec le pharynx en haut et l’estomac en bas ;
·         Au cou, il adhère à la trachée dans la gaine viscérale ;
·         Au niveau du thorax, par des tractus fibreux ;
·         Au niveau diaphragmatique, le hiatus œsophagien ;
·         Au niveau abdominal, le méso-œsophage.


Contenu dans la gaine viscérale du cou, il répond :
a.      Dans la gaine viscérale
·         La face postérieure de la trachée
·         l’œsophage déborde un peu à gauche formant l’angle œso-trachéal où monte le nerf récurrent gauche. Ce débord explique la voie d’abord préférentielle de l’œsophage à gauche.
·         Les lobes latéraux de la thyroïde
·         Les glandes parathyroïdes
·         Les nerfs récurrents (gauche peut être disséqué et récliné vers l’avant)
·         l’artère thyroïdienne inférieure, peut être liée et sectionnée sans conséquence.
b.      En dehors de la gaine
Plan de couverture de la région sous-hyoïdienne médiane constitution de la superficie à la profondeur :
·         la peau, le tissu cellulaire sous-cutané et les fibres striées du muscle platysma ;
·         le muscle sterno-cléido-mastoïdien
·         le muscle omo-hyoïdien, qui croise l’œsophage en écharpe ; il peut être récliné ou sectionné pour aborder l’œsophage.
·         l’espace rétro-viscéral
·         aux muscles pré-vertébraux dont il est séparé par un tissu cellulo-graisseux clivable chirurgicalement
·         la colonne vertébrale

Limité  en arrière par T2
en avant par l’incisure jugulaire du sternum
et latéralement par K1
L’œsophage occupe une situation postérieure et médiane
·         en avant                        la trachée
le nerf récurrent gauche
·         en arrière et à gauche l’artère sous-clavière gauche
le canal thoracique
·         latéralement : aux dômes pleuraux

·         Avant : la face postérieure de la trachée 
·         Arrière              le colonne vertébrale de T2 à T4 tapissée les muscles pré-vertébraux
La lame pré-vertébrale
·         A droite             le nerf vague droit
la plèvre médiastinale droite
la face médiale du poumon droit
la loge latéro-trachéale droite
·         A gauche           le quadrilatère vasculaire latéro-trachéal gauche
La plèvre médiastinale gauche
Son abord est difficile. L’extension tumorale dans cette zone est dangereuse et rapide. 
·         Avant     la trachée et sa bifurcation
La bronche principale gauche
L’artère bronchique droite
Le nerf vague gauche
·         Arrière              le canal thoracique
L’artère bronchique droite
La face antérieure de T4
·         A droite             le nerf vague droit
la crosse de la veine azygos   
la voie thoracique droite, la voie privilégiée de l’abord de la totalité de
l’œsophage thoracique.
·         A gauche           la crosse de l’aorte
Le nerf vague gauche
·         Avant     le losange inter-trachéo-pulmonaire
Le péricarde
L’atrium gauche
Les piliers diaphragmatiques
Risque de brèche péricardique dans la dissection des tumeurs du bas œsophage.
·         Arrière  L’aorte thoracique s’enroule autour de l’œsophage
L’artère intercostale postérieure
La veine azygos
Le canal thoracique
La colonne vertébrale de T4 à T10
·         Latéralement : les nerfs vagues dont le droit devient postérieur et le gauche antérieur.

Le hiatus œsophagien contient l’œsophage, les 2 nerfs vagues, des branches des artères et veines œso-cardio-tubérositaires et phréniques.
En dehors de cet orifice, il répond
·         Avant     au centre tendineux du diaphragme
A l’orifice de la veine cave inférieure (VCI)
·         Bas et arrière   l’espace infra-médiastinal postérieur
Le hiatus aortique
·         Latéralement : les piliers du diaphragme

Il n’est péritonisé qu’en avant ; sa face postérieure est accolée au diaphragme par le ligament œso-phrénique. Il répond:
·         Avant     le nerf vague gauche
Le lobe gauche du foie
·         Arrière              le nerf vague droit
Le pilier gauche du diaphragme
·         Gauche : le fundus dont il est séparé par l’incisure cardiale.


·         Segments cervical et thoracique haut : l’artère thyroïdienne inférieure
·           Segments thoracique moyen et inférieur : par des branches de l’aorte thoracique
·           Segment immédiatement sus-diaphragmatique, rameaux œsophagiens               
des artères phréniques inférieures
            des artères œso-cardio-tubérositaires 

B.      Veines                      
Elles constituent un plexus œsophagien drainé par des veines satellites des artères ou par des veines isolées.
·         Segment cervical et thoracique : les veines tributaires du système cave supérieur directement ou par le système azygos.
·         Segment abdominal : les veines tributaires              
soit du système cave inférieur par les veines phréniques
soit du système porte par les veines gastriques gauches et splénique
Cette anastomose porto-cave du bas œsophage explique les hémorragies digestives par rupture des varices œsophagiennes observée en cas d’hypertension portale.

Ces collecteurs d’origine sont tributaires 
·           Au cou : aux nœuds lymphatiques satellites des veines jugulaires internes
·           Dans le thorax : aux ganglions para-trachéaux
inter-trachéo-bronchiques,  
médiastinaux postérieurs
·         Dans l’abdomen : aux nœuds lymphatiques gastriques gauches                             

Dans la partie haute de l’oesophage, la motricité est étroitement dépendante de la motricité volontaire pharyngée (intrication de fibres musculaires lisses et striées).
Dans le reste de l’oesophage, l’innervation appartient en majeure partie au système nerveux
autonome sympathique (ganglion cervicothoracique, plexus solaire) et parasympathique (nerfs pneumogastriques ou dixième paire crânienne).
Les fibres viscérales afférentes issues du nerf vague sont impliquées dans le retour d’information vers le système nerveux central des processus physiologiques et réflexes. Les fibres viscérales afférentes issues des troncs sympathiques et des nerfs splanchniques assurent la détection des douleurs oesophagiennes.


·         Fibroscopie oesophagienne,
·         Radiographie standard du thorax,
·         Manométrie oesophagienne,
·         TDM thoraco-abdominale
·         IRM thoraco-abdominale,
·         Scintigraphie oesophagienne,
·         pH-métrie oesophagienne


·         Dysphagie,
·         Odynophagie,
·         Régurgitation,
·         Pyrosis,
·         Hématémèse 
·         Vomissements
Lors d’efforts brutaux de vomissements peut se produire une déchirure des tuniques internes du tiers inférieur de l’oesophage, donnant lieu à une hémorragie artériolaire autolimitée (syndrome de MALLORY-WEISS), voire très rarement une rupture compète (syndrome de BOERHAAVE) imposant une réparation chirurgicale.

·         Oesophagites    infectieuses (à Candida, à CMV, tuberculeuses, herpétiques)
peptiques, caustiques, radiques, médicamenteuses
·         Cancer de l’oesophage : 1/3 moyen + + +, endo-brachy-oeso de BARRETT
·         Atrésie de l’oesophage, reflux gastro-oesophagien (RGO), corps étranger, diverticule oesophagien
·         Achalasie ou méga-oesophage idiopathique, la sclérodermie
·         Varices oesophagiennes : elles sont dues à une dilatation des veines présentes dans la paroi de l’oesophage, secondaire à une augmentation anormale de la pression dans le système porte (hypertension portale dont la cirrhose représente l’essentiel des causes). Les varices oesophagiennes n’entraînent aucun symptôme. Elles ne se révèlent qu’en cas de rupture, par des vomissements de sang (hématémèse) ou émission de sang digéré par l’anus (méléna). Le diagnostic se fait par endoscopie digestive haute : on retrouve un aspect de cordons bleuâtres, saillants.

·         Oesophagectomie totale ou sub-totale
·         Oesophago-gastrectomie
·         Vagotomie
·         Sonde naso-gastrique




REFERENCES
Les fondamentaux de la pathologie digestive, ElServier-Masson, Octobre 2014
Nouveaux dossiers d’anatomie P.C.E.M., THORAX, Heures de France



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire